Page 40 - DCG - La sécurité - 2025
P. 40

Exercice d’application pour les plus avancés




        Développée  par  la  startup  allemande  Green  spin,  Mofato  fournit  des  recommandations  à  l’échelle  d’un  champ,
        permettant ainsi d’optimiser le travail des cultivateurs.
        Grâce à ces algorithmes, Green spin analyse des images satellite et exploite les données météorologiques des quinze
        dernières années. Ces données ne sont pas seulement utiles pour les agriculteurs, car ils permettent également de limiter
        la pollution des sols, au profit de la planète.


        Le contexte

        Quel est le moment idéal pour le semis et la récolte ? Quelle dose d’engrais est nécessaire ? L’emploi de pesticides est-il
        justifié  ?  Mofato,  l’application  web  développée  par  la  startup  allemande  Green  spin,  est  capable  de  fournir  des
        recommandations à l’échelle d’un champ, optimisant ainsi le travail des cultivateurs. Les algorithmes de Green spin, qui
        analysent  des  images  satellite  et  exploitent  les  données  météorologiques  des  quinze  dernières  années,  ne  sont  pas
        seulement utiles aux agriculteurs : en limitant la pollution des sols, ils sont aussi bons pour la planète. Explications.


        Le défi

        Ces 100 dernières années, la productivité agricole n’a jamais cessé de croître. Ceci grâce aux progrès réalisés dans le
        domaine de la reproduction et de la génétique végétales, l’introduction d’engrais et autres agents chimiques, ainsi que le
        recours à des machines agricoles toujours plus grandes et efficaces. Mais l’agriculture intensive a montré ses limites, et
        beaucoup  d’exploitants  estiment  que  la  prochaine  révolution  agricole  est  portée  par  les  nouvelles  technologies  et
        notamment l’utilisation des données grâce aux techniques du big data et du machine learning.


        Aujourd’hui, les agriculteurs recourent à des machines pilotées automatiquement grâce au GPS pour fertiliser la terre avec
        une précision jusque-là impossible, et disposent d’outils numériques d’aide à la décision pour gérer leurs cultures. « À
        Agritechnica, le plus important salon mondial dédié aux équipements agricoles, qui s’est tenu à Hanovre en 2015, les
        participants n’ont jamais vu autant d’applications et de machines intelligentes aux promesses alléchantes. Mais pour les
        gérants d’une exploitation de taille modeste en particulier, le bénéfice de ces solutions n’est pas toujours évident, explique
        Sebastian Fritsch, directeur opérationnel de Green spin . Dans bien des cas, c’est en fait plutôt l’éditeur ou le fabricant qui
        sont gagnants : les applications ou les machines collectent des données qui leur permettent d’améliorer leurs outils et
        leur assurent d’être l’un des leaders de demain sur le marché. Mais ce n’est pas le pire scenario : les agriculteurs peuvent
        aussi devenir dépendants de quelques éditeurs, qui pourraient à terme abuser de cette relation déséquilibrée. Ce qui n’est
        bon ni pour les agriculteurs, ni pour le consommateur final. » Pour toutes ces raisons, Green spin a imaginé une solution
        alternative à celles des éditeurs historiques. Une solution qui exploite des données librement accessibles, sans rendre les
        agriculteurs captifs.

        Pollution des sols en baisse, rendements en hausse pour les exploitants agricoles

        Employés jusque-là par l’université de Würzburg (Bavière), Sebastian Fritsch et Gunther Schorcht, co-fondateurs de Green
        spin ont décidé en 2012 de passer de la théorie à la pratique en créant leur startup. Ils furent rejoints par Clemens Delatrée,
        qui avait exercé comme consultant en environnement dans le secteur privé. Aidés par une bourse du ministère fédéral
        des affaires économiques et de l’énergie, ils ont officiellement créé leur société en 2013, tout en maintenant des relations
        étroites avec le département de télédétection de l’université au sein de laquelle ils avaient mené un grand nombre de
        recherches qui sont ensuite devenues la base des technologies de Green spin. « Nous avons compris très tôt l’intérêt pour
        l’agriculture d’exploiter les données géolocalisées que sont les images satellite, les archives et prévisions météorologiques.
        La plupart de ces données sont accessibles gratuitement à tous, mais peu utilisées en raison de leur complexité. D’où


                                                                                                      Page 36 sur 42
   35   36   37   38   39   40   41   42